Laboratoire d’Études et de Recherche sur l’Intervention Sociale

Les engagements bénévoles au cœur des travaux du Leris


Au sein du LERIS, la question de l’engagement bénévole est un objet de recherche stratégique : non seulement comme ressource pour les associations et structures d’intervention, mais aussi comme terrain d’observation des dynamiques citoyennes, des transformations de la sociabilité et des formes d’implication dans les organisations de la société civile. L’équipe du LERIS s’attache à combiner approche sociologique, méthodologie de recherche-action et collaboration avec les acteurs de l’engagement (associations, bénévoles, jeunes, collectivités).

1. Pourquoi analyser l’engagement bénévole ?

Les travaux sociologiques montrent que l’engagement bénévole n’est pas immobile : il évolue tant dans ses modalités que dans ses profils d’acteurs. Par exemple, la quatrième édition du Baromètre du bénévolat (France Bénévolat/IFOP) montre que si le nombre global de bénévoles associatifs reste relativement stable, l’engagement ponctuel ou de compétence progresse fortement, notamment chez les moins de 35 ans. D’autres constats ressortent de cette étude : l’essor du bénévolat chez les jeunes, la diversité des formes d’engagement et l’émergence de nouvelles attentes des bénévoles. (France Bénévolat)
De plus, cela invite à réfléchir à deux grands enjeux pour les sciences sociales et l’intervention associative :

  • la diversification des formes d’engagement (ponctuel, modulable, de compétence, hybride entre bénévolat salarié) ;
  • les enjeux de reconnaissance, de gouvernance, de renouvellement des bénévoles (motivation, disponibilité, compétences, reconnaissance sociale).
    Dans ce cadre, l’engagement bénévole devient aussi un fait social à interroger : il articule valeurs, temps libre, lien social, capacité d’agir sur son milieu, et s’inscrit dans des trajectoires individuelles ou collectives (souvent invisibles).

2. Apports des travaux du LERIS sur ce champ

Le LERIS s’inscrit dans cette perspective sociologique et opérationnelle : mobiliser les savoirs en sciences sociales pour éclairer les pratiques d’engagement, mais aussi pour accompagner les acteurs dans la transformation de leurs organisations. Le laboratoire, se définit comme « facilitateur entre les sciences sociales et les acteurs publics ou privés » et vise à « soutenir les processus d’émancipation des personnes membres des associations, des bénévoles, des agents territoriaux ou administratifs ».
Parmi ses travaux :

  • Un exemple notable : l’étude réalisée pour le RNJA (« Étude RNJA – Rapport », LERIS) qui interroge les profils, les représentations et les modalités d’engagement des jeunes au sein des « Juniors Associations ». Ce travail montre que l’engagement des jeunes ne se limite pas à la forme classique du bénévolat régulier, mais s’inscrit dans des dispositifs originaux, portés par eux-mêmes, et interroge la question de la reconnaissance et de l’autonomie,
  • Virginie Poujol a également développé un travail dans le département de l’Hérault, sur les « pratiques citoyennes informelles des jeunes » : « Les formes de leurs engagements ont évolué et ne correspondent plus aux formes classiques de la démocratie représentative. » Cette observation permet de poser que l’engagement bénévole ne se réduit pas aux structures classiques, mais qu’il se transforme sous l’effet des sociabilités contemporaines, des temporalités plus souples, et des logiques de projet,
  • La démarche de recherche-action adoptée par le LERIS constitue par ailleurs un socle méthodologique fort : « associer les chercheurs et les acteurs (…) à traiter collectivement une question », permettant une dimension « capacitante » — c’est-à-dire renforçant la capacité d’agir des personnes concernées.
  • Ainsi, l’intervention du LERIS ne se limite pas à observer l’engagement bénévole : elle le questionne, l’accompagne, l’inscrit dans des dispositifs de transformation sociale — un point particulièrement pertinent à l’heure où les associations, les bénévoles et les territoires sont à la recherche de nouveaux modes d’organisation.

3. Le nouveau chantier : accompagnement d’une recherche étudiante

Dans cette continuité, un nouveau projet de recherche sur les engagements bénévoles va être mené par un.e étudiant.e du master Économie Sociale et Solidaire et Action Publique (ESSAP) – Montpellier Université Paul Valéry, accompagné par Virginie Poujol, en lien avec le Dispositif Local d’Accompagnement (DLA 34) et Trait d’Union MSH SUD.

  • Objet : analyser la manière dont se construit aujourd’hui l’engagement bénévole dans une structure ou un territoire donné (motivation, formes, temporalité, reconnaissance, effets sur le parcours),
  • Cadre : l’étudiante bénéficiera d’un encadrement méthodologique (références sociologiques de l’engagement bénévole, mutation des formes, enjeux de reconnaissance), et d’un accompagnement opérationnel (choix du terrain, collecte des données, restitution),
  • Livrables attendus : mémoire universitaire, recommandations pour la structure/territoire étudié, restitution au sein du LERIS (séminaire ou publication),
  • Intérêt : ce travail vient prolonger les axes déjà investis par le LERIS — diversification des formes d’engagement, liens entre bénévolat et émancipation, reconnaissance des compétences — et propose une opportunité d’ancrage local et empirique. Il participe également à la co-production de connaissances entre chercheurs, acteurs associatifs et bénévoles eux-mêmes.

4. Enjeux pour le LERIS et pour l’écosystème associatif

Ce travail renforce plusieurs orientations stratégiques du laboratoire :

  • Mettre l’engagement bénévole au cœur d’une double approche : à la fois comme objet scientifique (évolution des pratiques, sociologie des bénévoles) et comme levier d’intervention (accompagnement des associations, valorisation des bénévoles),
  • Contribuer à une meilleure reconnaissance des bénévoles et à l’évolution des pratiques associatives (missions, gouvernance, recrutement, formation, valorisation),
  • Favoriser l’émancipation des acteurs bénévoles : non plus uniquement comme « ressource » pour l’association, mais comme sujet capable de se mobiliser, de contribuer, de se former, de s’inscrire dans un parcours — ce qui renvoie à la notion d’engagement comme « capacité à agir »,
  • Apporter des connaissances actualisées au secteur associatif, aux collectivités, et aux politiques publiques : l’engagement bénévole est un levier pour le lien social, mais aussi pour la citoyenneté active, la cohésion sociale et les dynamiques territoriales.

Les travaux du LERIS ouvrent une perspective stimulante : celle de penser l’engagement bénévole comme un objet à la croisée de la sociologie, de l’intervention sociale et de la citoyenneté active. Alors que les formes d’engagement se transforment (plus flexibles, modulaires, de compétence), les travaux menés apportent un éclairage et un accompagnement aux acteurs du terrain. Le nouveau projet de recherche avec un.e étudiant.e permettra d’ancrer ces réflexions dans un terrain concret, de renouveler les données et d’imaginer des pratiques adaptées. Nous vous inviterons sur ce site à suivre les étapes de cette recherche, ses restitutions, et les enseignements qu’elle dégagera.

Pour aller plus loin :

  • Explorer les publications du LERIS sur les « pratiques citoyennes informelles des jeunes » et sur l’engagement associatif.
  • Nous contacter pour proposer un partenariat, un terrain de stage ou une restitution.

CAPEJ – Mener des recherches-action avec les jeunes…

INFORMATIONS LÉGALES

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Dénomination : LERIS – Laboratoire d’Études et de Recherches sur l’Intervention. Sociale Raison Sociale : Association d’études et de Recherche en sciences humaines et sociales

Directeur de la Publication : Dominique Crozat


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